Brochure Rencontre annuelle Roubaix Tourcoing 2014

La rencontre annuelle du Groupement d’intérêt scientifique « Institutions patrimoniales et pratiques interculturelles » (IPAPIC) s’est tenue les 4 et 5 septembre 2014 à Roubaix et Tourcoing (Nord) sur le thème “Quartiers ouvriers en mutation : patrimoines et interculturalité en devenir ”.

Elle s’intéresse à un territoire en mutation : la zone d’aménagement concerté de l’Union, située sur les territoires de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos, près de Lille et de la Belgique. Depuis 10 ans, ce territoire, qui s’étend sur 80 hectares, est engagé dans un projet de requalification urbaine : il est destiné à devenir l’un des plus grands écoquartiers de France.

Dans ce contexte, le séminaire organisé par le GIS a abordé les processus de patrimonialisation sous plusieurs angles. D’abord a été posée la question de l’histoire du quartier : Quelles mémoires s’expriment ici et pourquoi ? Comment l’histoire et le passé ouvrier sont-ils pris en compte dans ce processus ? Quelles sont les logiques d’effacement à l’œuvre ? La notion de patrimoine appliquée à ce quartier a elle-même fait l’objet de discussions à plusieurs moments :

en quoi peut-on parler de patrimoine ici ? Comment le sens habituel de patrimoine est-il mis en question ? Dans ce territoire en mutation, inséré dans des quartiers populaires, les acteurs ont-ils une représentation partagée de ce qui fait patrimoine ?

La transformation du quartier en « écoquartier » a aussi suscité de nombreuses interrogations. Comment un collectif de citoyens, composé notamment d’anciens salariés, imagine-t-il l’avenir du site ? Que revendiquent les anciens salariés, les habitants, les citoyens ? Ces demandes sociales d’histoire et de mémoire sont-elles prises en compte par les autres acteurs (aménageurs, institutions patrimoniales, université, élus, etc.) ? Enfin, la complexité des enjeux propres au site a incité les participants à s’interroger sur les pratiques et les potentialités interculturelles : dans un site aux multiples facettes, comment les cultures populaires ouvrières, patrimoniales, scientifiques, techniques, artistiques dialoguent-elles ? De la ville industrielle à la « ville durable », quelles articulations patrimoniales observe-t-on ?