L’histoire de la rétention et de la détention des Algériens à Arenc et Montluc : une mémoire à venir ?

Les deux enquêtes présentées, sur la Prison Montluc (Lyon) transformée en Mémorial et sur le Centre de rétention d’Arenc (Marseille) aujourd’hui détruit, entendent apporter une contribution au courant de recherches qui, depuis quelques années, renouvelle le récit historique des camps et lieux d’internement en France et dans l’Algérie coloniale, en montrant le caractère durable et massif des pratiques administratives d’internement, en insistant sur les différences entre prisons et camps - et en éclairant des expériences de détenus et d’internés.

Ces deux enquêtes – qui ont bénéficié du soutien du Ministère de la culture, appel à projets « Pratiques interculturelles dans les institutions patrimoniales » 2011- ont été orientées à partir d’un questionnement partagé sur les connaissances historiographiques et sur les destins patrimoniaux contrastés et contemporains de ces deux lieux. Elles ont conduit à documenter des fragments négligés d’histoires et de mémoires de chacun de ces lieux par des productions et des explorations d’archives et de témoignages, à analyser les conditions de leur patrimonialisation ou de leur non patrimonialisation, et à explorer, simultanément, des formes possibles de socialisation de ces histoires et mémoires. Cette démarche qui croise sources orales et écrites, selon des méthodologies et des orientations encore en chantier, contribue, par des approches micro-situées, à la réflexion sur les rapports entre histoires et mémoires dont les coopérations et les conflits sont dynamisés par les ressources du numérique et par l’écriture numérique.

Les travaux effectués et la documentation rassemblée éclairent l’histoire et les mémoires des algériens dans ces deux lieux de répression et de rétention, et tentent de rendre compte de leur prise en compte aujourd’hui marginale dans les processus de patrimonialisation en cours.

C’est ce qui conduit à considérer l’hypothèse de la rétention des algériens à Arenc et leur répression à Montluc comme une histoire et une mémoire à venir, participant à la connaissance de la multiplicité des mémoires et des histoires qui se croisent en tels lieux, et à leur socialisation contemporaine.

ENTREE LIBRE SUR INSCRIPTION auprès de : Communication@ancrages.org

Journée d’étude et de restitution « Lieux à mémoires multiples et enjeux d’interculturalité »

L’histoire de la rétention et de la détention des Algeriens à Arenc et Montluc :

une mémoire à venir ?

Matin 9h-12h15

9h -Accueil- Introduction/présentation de la journée

J. Ursch, Conservatrice générale du Patrimoine, Directrice des Archives départementales des Bouches-du-Rhône ; Alain Battegay, sociologue Cnrs Lames-Mmsh Aix-en-Provence ; Samia Chabani, sociologue, directrice de l’association Ancrages

9h30 : Arenc, archives et récits historiques d’un lieu de rétention effacé

9h30- 10h Ed Naylor, historien : Les origines d’Arenc comme centre de rétention pour les Algériens

10h-10h30 Y Gastaut, historien, Urmis, Université de Nice : La découverte médiatique d’Arenc : émotions et dénonciations 1975-1982

PAUSE

10h 45- 11h15 J. Ursch, Conservatrice générale du Patrimoine : Les archives d’Arenc aux AD13

11h 15-11h45 S Chabani, sociologue, association Ancrages : A la recherche des traces et des mémoires d’un lieu effacé 

11h45-12h15 Discussion introduite par : Stéphane Mourlane, historien, Telemme, Mmsh-Aix en Provence

Après- midi 13h45 - 17h30

13h45 -16h 30 De la prison au Mémorial Montluc : patrimonialisation et choix de mémoire

13h45-14h15 Alain Battegay, sociologue, Cnrs Lames : Chronique d’une patrimonialisation récente

14h15-14h45 Marie-Thérèse Tetu sociologue, Centre Max Weber, Lyon : La période algérienne dans la prison et dans le mémorial 

14H45-15h15 Marc André historien, Lyon : Ecrire l’histoire des Algériens à Montluc

15h15-15h45 Philippe Rivé/Antoine Grande, Mémorial Montluc : Le mémorial et l’ambition d’une mémoire équilibrée et étudiée (accord de principe à confirmer)

15h45-16h15 Discussion introduite par Linda Amiri, historienne

PAUSE

16h30-17h30 Table-ronde de clôture et synthèse coopérative, animée par Hélène Hatzfeld, Ministère de la culture, Directrice du Gis-Ipapic.

« De la fabrique du patrimoine et des récits historiques et mémoriels : enjeux de méthodes, enjeux d’interculturalité » avec la participation de Stéphane Mourlane, Linda Amiri, Jacqueline Ursch et des participants au projet « Lieux à mémoires multiples et enjeux d’interculturalité ».

ENTREE LIBRE SUR INSCRIPTION auprès de : Communication@ancrages.org